58 à 67 jours. C’est la fourchette, souvent ignorée, qui rythme la vie d’une chatte gestante. À peine deux mois, parfois un peu plus, où le corps se transforme, où chaque détail compte pour préparer l’arrivée des chatons. Rien n’est jamais figé : certains signes passent sous le radar, d’autres s’imposent, semaine après semaine, dessinant le portrait d’une maternité féline aussi discrète qu’exigeante.
Pour la future mère, bénéficier d’un suivi vétérinaire s’avère prudent, car des complications peuvent surgir de façon inattendue. L’alimentation, l’environnement et l’attention portée à la chatte évoluent au fil des semaines, afin de répondre à ses nouveaux besoins et d’assurer le bien-être de la portée à venir.
Reconnaître une chatte enceinte : symptômes et petits indices à observer
Repérer une gestation chez la chatte demande d’être attentif aux modifications physiques et comportementales dès les premiers jours. À commencer par la prise de poids : il n’est pas rare de voir la balance afficher 10 % de plus chaque semaine, pour atteindre jusqu’à 50 % de masse supplémentaire à terme. Le ventre s’arrondit nettement à partir du deuxième mois, signe tangible que les chatons grandissent.
Les mamelles, elles aussi, changent d’aspect : vers la troisième semaine, elles prennent une teinte rosée et gonflent. Autour, les poils peuvent s’éclaircir ou disparaître, comme un prélude à l’allaitement. Certains animaux mangent moins au début de la gestation, d’autres réclament soudain davantage de nourriture après la quatrième semaine. Ne soyez pas surpris si des nausées passagères surviennent, c’est fréquent.
Sur le plan de l’attitude, la gestation bouleverse souvent les repères. Certaines chattes deviennent câlines à l’excès ; d’autres préfèrent s’isoler, voire se montrent un peu plus nerveuses. Elles dorment plus, arpentent la maison à la recherche d’un endroit tranquille, et finissent parfois par élire domicile dans une caisse ou un panier douillet, soigneusement garni de couvertures propres. Ce besoin de sécurité s’accentue à mesure que la naissance approche.
Des ronronnements inhabituels peuvent accompagner ce ballet de changements. Ils reflètent tantôt un sentiment d’apaisement, tantôt une manière d’évacuer le stress. Plus de sommeil, des moments d’agitation, une recherche d’intimité soutenue : voilà quelques-uns des signaux d’alerte qui révèlent la transformation en marche.
Combien de temps dure la gestation chez le chat ?
La gestation chez la chatte s’étend généralement de 58 à 67 jours. Des écarts sont possibles, mais la plupart des chattes mettent bas à l’intérieur de cette période, soit environ neuf semaines. Chaque étape de ce cycle correspond à une accélération du développement des chatons, surtout à partir du deuxième mois.
En moyenne, une portée compte entre 3 et 6 chatons. Certaines chattes, plus fécondes, peuvent en avoir davantage. Un phénomène particulier, la superfécondation, complique parfois les pronostics : si la chatte s’accouple avec plusieurs mâles entre le 21e et le 24e jour, elle peut porter des petits de pères différents lors d’une même mise bas.
Déterminer avec exactitude la date de la naissance n’est pas always évident sans aide vétérinaire. Les signes initiaux sont subtils. Un examen minutieux, palpation, échographie, voire radiographie, affine la date prévue, ce qui s’avère particulièrement utile lorsque la santé de la mère ou le nombre de chatons pose question. Pendant ce laps de temps, la chatte ajuste ses habitudes, cherche le calme et prépare progressivement son espace pour accueillir ses petits.
Voici les points à retenir concernant le déroulement de la grossesse chez la chatte :
- Durée moyenne : 63 jours (mais peut varier de 58 à 67 jours selon la chatte)
- Nombre de chatons : entre 3 et 6, parfois plus dans certains cas
- Superfécondation : peut arriver, surtout en cas de saillies rapprochées avec plusieurs mâles
Soins essentiels pour accompagner une chatte gestante au quotidien
Pour soutenir la chatte gestante, adaptez son alimentation. Elle a besoin d’un apport accru en protéines, en lipides et en nutriments spécifiques comme la taurine, l’acide arachidonique, ainsi que les vitamines A et D. Les aliments formulés pour chatons conviennent parfaitement, distribués à satiété. L’appétit augmente progressivement, tout comme la prise de poids, qui atteint souvent 40 à 50 % de plus en fin de gestation.
Offrez-lui un environnement stable et rassurant. Aménagez une caisse ou un panier dans un lieu calme, à l’abri des allées et venues. Tapissez-le de tissus propres, à renouveler régulièrement. Limitez les sollicitations et évitez les bruits trop vifs, sources de stress qui risqueraient de perturber la future mère.
Un suivi sanitaire attentif reste de mise. Administrez un vermifuge avant et pendant la gestation, puis à nouveau deux semaines après la naissance, sous contrôle vétérinaire. Les vaccins, idéalement réalisés avant la gestation, ne sont recommandés pendant la grossesse qu’en cas de nécessité et avec un vaccin inactivé.
Pensez à ces recommandations pour le confort et la santé de la chatte gestante :
- Hydratation : de l’eau propre et fraîche doit toujours être accessible.
- Observation : surveillez le comportement, la préparation du nid et l’appétit au fil des semaines.
Lorsque l’allaitement commence, le premier lait, le colostrum, protège les chatons en renforçant leur système immunitaire. Le sevrage débute vers la quatrième semaine et s’achève autour de huit à neuf semaines. La stérilisation, si souhaitée, peut être envisagée une fois cette étape franchie.
Quand et pourquoi consulter le vétérinaire pendant la grossesse de votre chatte
Tout au long de la gestation, les rendez-vous chez le vétérinaire s’avèrent précieux pour anticiper les risques. Dès les premiers symptômes, mamelles gonflées, prise de poids, changement d’attitude, sollicitez un avis professionnel. Le diagnostic repose sur une palpation abdominale à partir de 20 jours, une échographie dès 17 à 21 jours, ou un dosage hormonal si besoin. Plus tard, une radiographie, possible après le 45e jour, permet de compter le nombre de chatons à venir et de mieux préparer l’accouchement.
Un suivi régulier aide à ajuster les soins, notamment la vermifugation et l’alimentation, tout en prévenant les carences. À l’approche de la mise bas, surveillez la température de la chatte : une baisse soudaine autour de 37,5 °C annonce souvent un déclenchement imminent. Les recommandations du vétérinaire sont précieuses pour préparer le nid, garantir une hygiène irréprochable et éviter les gestes inappropriés.
Certains signaux doivent alerter et justifient un contact immédiat avec le vétérinaire :
- Mise bas difficile (dystocie) : contractions sans résultat, écoulements inhabituels, ou l’absence d’expulsion après plus de 30 minutes d’efforts
- Comportements anormaux : abattement, refus total de s’alimenter, changements brusques d’humeur
- Saignements abondants ou pertes à l’odeur suspecte
Dans certains cas, la césarienne devient nécessaire, par exemple en cas de disproportion entre la taille des chatons et le bassin de la mère, ou si les contractions s’avèrent inefficaces. Un dialogue continu avec le vétérinaire reste la meilleure garantie pour traverser cette période clé et offrir à la chatte une maternité sereine.
La gestation chez la chatte, loin d’être anodine, réclame attention, réactivité et bienveillance. Observer, adapter, accompagner : c’est là tout l’art de guider une future mère vers la naissance, pour accueillir la vie sans fausse note ni imprévu.



