1 % des foyers fiscaux déclarent chaque année des dépenses liées à la garde de leurs animaux de compagnie. Derrière ce chiffre se cache une réalité administrative plus complexe qu’il n’y paraît, et des règles bien moins connues qu’on ne l’imagine.
La garde d’animaux à domicile réalisée par un intervenant professionnel peut ouvrir droit à un crédit ou une réduction d’impôt, sous réserve du respect de conditions strictes fixées par l’administration fiscale. Contrairement à d’autres services à la personne, seules certaines prestations liées à l’animal de compagnie sont éligibles.
Le statut du pet-sitter, la nature des tâches effectuées et le lieu d’intervention jouent un rôle décisif dans l’accès à ces avantages fiscaux. Des démarches précises sont requises lors de la déclaration de revenus, tant pour le particulier employeur que pour le professionnel.
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Garde d’animaux et fiscalité : ce que prévoit la loi aujourd’hui
Faire garder son chien ou son chat chez soi par un professionnel attire de plus en plus de Français. Mais la fiscalité, elle, ne laisse rien au hasard. Les textes sont clairs : pour ouvrir droit à un avantage fiscal, la prestation doit cocher toutes les cases prévues par la loi de finances.
Les débats à l’Assemblée nationale ont abouti à une distinction nette : seuls certains services à la personne peuvent donner accès à une réduction ou un crédit d’impôt. La réglementation fait la différence entre la garde d’animaux directement au domicile du propriétaire, qui entre dans le cadre fiscal avantageux, et la garde hors domicile (chez le professionnel ou en pension), qui reste en dehors du dispositif.
Pour que la garde d’animaux à domicile soit éligible, il faut impérativement recourir à un salarié déclaré ou à une structure agréée “services à la personne”. Attention : faire appel à un pet sitter indépendant ne suffit pas automatiquement. Celui-ci doit disposer d’un numéro SIRET valide et proposer des prestations clairement reconnues par les textes.
Voici les types de services concernés et ceux qui restent exclus du dispositif :
- Sont pris en compte : promenades, soins courants, surveillance ou garde d’animaux chez le particulier.
- Sont exclus : toilettage, transport, soins vétérinaires, ainsi que toute prestation réalisée ailleurs qu’au domicile.
À noter aussi : le bénéfice du dispositif fiscal s’applique uniquement aux animaux de compagnie comme les chiens, chats, rongeurs ou oiseaux d’agrément. Les animaux d’élevage, de sport ou de rente, eux, n’entrent pas dans le champ de l’avantage fiscal.
Avant de signer pour une prestation de services de garde d’animaux, mieux vaut donc se pencher sur ces critères : ils déterminent si votre dépense pourra être déclarée ou non.
Peut-on bénéficier d’aides ou de déductions fiscales pour la garde de son animal de compagnie ?
La question revient régulièrement sur les forums ou dans les cabinets de conseil : “Puis-je déclarer la garde de mon animal pour obtenir une réduction d’impôt ?” La réponse n’est ni totalement affirmative, ni totalement négative : tout dépend de la nature précise du service et du cadre légal.
L’administration fiscale distingue strictement les services à la personne rendus au domicile du contribuable. Seules les prestations liées aux soins ou aux promenades d’animaux de compagnie, réalisées chez vous, peuvent entrer dans le dispositif. Il faut en outre que l’intervenant soit un salarié déclaré ou qu’il intervienne au nom d’une structure agréée.
Le recours au chèque emploi service universel (CESU) ou à la version CESU + simplifie la procédure de déclaration et permet de profiter de l’avance immédiate de crédit d’impôt. L’État rembourse alors 50 % des sommes engagées, dans la limite de 12 000 euros par an par foyer, montant qui peut être majoré selon la composition de la famille. Ce plafond concerne l’ensemble des services à la personne, pas uniquement la garde d’animaux.
Les dépenses écartées du dispositif sont clairement identifiées : le fisc ne prend jamais en charge les frais de pension, les soins vétérinaires ou le toilettage. Seules les prestations réalisées au domicile du particulier, pour des soins courants ou des promenades, sont considérées.
Pour être recevable, la prestation doit être justifiée par une facture ou un document mentionnant le service rendu, la date et le montant payé. Cette exigence protège le foyer en cas de contrôle fiscal, tout en garantissant la traçabilité des sommes engagées.
Les démarches à suivre pour déclarer les frais ou revenus liés à la garde d’animaux
Pour déclarer les dépenses de garde d’animaux à domicile, il convient de suivre une procédure rigoureuse. La première étape : demander un justificatif nominatif ou une facture détaillée au pet sitter. Ce document doit mentionner la nature des services à la personne, la somme versée, la date d’intervention et, si besoin, le numéro SIRET de l’intervenant. Ces éléments sont indispensables pour la déclaration annuelle.
La déclaration s’effectue ensuite via le formulaire dédié ou directement en ligne, sur impots.gouv.fr, à la rubrique « Services à la personne ». Il faut indiquer le montant total des dépenses engagées dans le champ correspondant et conserver scrupuleusement les justificatifs : l’administration fiscale peut réclamer des vérifications des mois, voire des années après.
Seuls les frais réellement engagés pour des soins ou des promenades d’animaux de compagnie au domicile du particulier, dans les conditions prévues par la loi, peuvent être pris en compte. Il est donc inutile de mentionner les autres types de dépenses : elles seraient systématiquement rejetées lors d’un contrôle.
Côté professionnels, la déclaration des revenus issus de la garde d’animaux dépend du statut : micro-entreprise, auto-entrepreneur ou société. Le numéro SIRET reste un passage obligé, quelle que soit la forme juridique. Les montants perçus doivent apparaître dans la déclaration de revenus, soit dans la catégorie « Bénéfices non commerciaux », soit dans « Bénéfices industriels et commerciaux », selon le régime choisi. Les obligations sociales (URSSAF, cotisations) s’appliquent également, et le respect du code du travail reste de mise pour les prestations régulières.
La clarté et la transparence dans ces démarches protègent à la fois le foyer fiscal du particulier et l’activité du professionnel.
Garder un animal chez soi tout en profitant d’un avantage fiscal, c’est possible, à condition de maîtriser les règles du jeu. Cette vigilance, loin d’être un simple détail, dessine la frontière entre une dépense anodine et une économie bien réelle sur sa prochaine feuille d’impôts.